ROCHES MÈRES

Dimensions variables, 2022, en cours.

Huile de moteur usagée sur papier postérieurement assemblé et mis en volume.

Comme une tentative de mise à distance d’un sentiment d’impuissance engendré par les récents évènements géopolitiques et environnementaux, Roches mères cherche à mettre en scène l’absurdité d’une appréhension extractiviste du monde et de l’optimisation forcée de ses ressources.

Disposé.e.s à payer au prix fort - celui de notre propre disparition - l’accès aux énergies fossiles, nous évoluons, à peine conscient.e.s, dans une ère géologique déjà en ruine. Nos conditions d’existence reposent aujourd’hui sur le sacrifice assumé de nombreux corps et écosystèmes. L’activité humaine a la forme d’une tache d’huile sur la carte du monde, son capital sédimentaire est morcelé. Nous avons brisé la terre pour en extraire des paquets de rayons de soleil fossilisés que nous avons brûlé à l’infini.

Le scénario - plus tout à fait - fictionnel mis en oeuvre ici par la création de volumes aussi anguleux qu’éphémères à la minéralité et à la pérennité illusoires tente d’illustrer l’équilibre factice et la rationalisation abusive de l’irréalisme capitaliste.

1. Paul B. Preciado, Dysphoria Mundi, 2022